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Politique bioalimentaire, quelle est la direction?


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Annoncée en grandes pompes, la nouvelle mouture de la politique bioalimentaire prend pour slogan : « Nourrir nos ambitions » On y retrouve de louables intentions : Diversifier les marchés locaux, protéger les terres, appuyer la lutte aux changements climatiques, etc.


Toutefois, pour l'Union paysanne, il semble difficile de concilier le souhait d'une plus grande autonomie alimentaire avec la volonté de faire bondir les exportations. Autre paradoxe, la politique salue l'explosion des superficies en soya, une des grandes monocultures de la province, et déplore le problème de la biodiversité. 


Véritable recyclage des mesures déjà existantes, la nouvelle politique confirme son engagement envers le statu quo et ne remet aucunement  en question les grandes orientations, alors que les constats de problèmes majeurs s'accumulent : dégradation de la qualité des sols et de l'eau, dépendance accrue face aux importations (en énergie, en engrais, en machinerie, en main-d'oeuvre),  effondrement du revenu net agricole.


Le rapport Pronovost de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l’agroalimentaire québécois reste sur sa tablette, alors qu’il recommandait clairement une réforme du modèle. Aucun changement sur le monopole de l’UPA, ce qui surprend peu vu la présence démesurée de l’UPA dans toutes sphères du monde agricole.


On peut également se demander comment augmenter la part de produits québécois dans nos institutions alors que la concurrence étrangère peut maintenir sa place en raison de coûts inférieurs. Pas un mot non plus sur la  concentration des entreprises qui deviendront encore plus grosses, sans place pour de la relève.


Pour l'Union paysanne,  cette politique fait le pari qu’une croissance économique d’exportation sera au bénéfice des QuébécoisES. Or, elle se fixe des objectifs qui n’ont rien à voir avec les souhaits de la société civile, comme la revitalisation des régions, la mise en marché directe, l’accès à de la nourriture bio abordable, l’étiquetage des OGM, etc.  À quand une politique agricole basée sur la souveraineté alimentaire?



Maxime Laplante, agr, Président de l’Union paysanne 

 
 
 

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